Les carnets de Gabrielle Juin 2010

  La chaleur est écrasante ces derniers jours. Nous sommes entrés de plein pied dans la période estivale, qui ne s’est pas fait attendre cette année, ma petite Gabrielle.

  Ce qui te permet de te balader (presque) toute nue toute la journée, à peine recouverte d’un léger body, tes petits orteils à l’air, qui remuent sans cesse en tous sens. C’est rigolo de regarder tes petits pieds potelés avec tes orteils qui se plient et se déplient en fonction de tes humeurs, petit bébé de nous.

  Par exemple, tout le monde sait que lorsque tu réclames ton biberon, tu te raidis aussi fort qu’un bout de bois, chère Gabrielle, et quand tu bois, tu restes crispée, les poings serrés, et maintenant je le sais, avec également tes petits orteils tout recroquevillés, et comme tes doigts, ils se détendent une fois que tu estimes que tu as le bedon plein, et que tu peux donc passer à la phase digestion en toute quiétude, non sans nous gratifier cette fois de beaux et grands sourires, petite fille de nous.

  Tes petits pieds qu’on a envie de croquer dedans, tellement ils ont l’air appétissant, petit cochon d’Inde de nous.

  En parlant de biberons, voilà deux bonnes semaines que tu es passée de cinq à quatre repas par jour, petite Gabrielle, et tu manges de mieux en mieux. Tu n’es pas encore à 210ml par biberon, mais ça ne saurait tarder, petite goulue de nous. N’empêche, tu manges selon tes besoins, et c’est l’essentiel, tu ne penses pas ? Si on faisait toujours ce qui est écrit sur la boite, tu ne pèserais pas 6kg, mais 60, à l’heure qu’il est !

  Non, je plaisante, bien sûr, mais c’est pour dire, quoi !

  Même avec cette chaleur, tu as bon appétit, est c’est bien rassurant pour papa et maman. De toute façon, tu ne poses aucun souci, petite fierté de nous. Même chez Nounou tu es un ange, elle ne cesse de nous le répéter, tant elle est ravie de s’occuper de toi. Même que chez elle tu fais des siestes de trois heures, alors qu’à la maison, ce week-end par exemple, c’était le bout du monde si tu dormais vingt minutes d’affilées.

  Tu te réveilles tout le temps, et tu joues dans ton lit avec tes doudous, tu demandes à être avec nous, dans la même pièce que nous, à jouer avec nous, à rire un bon coup avec maman qui te fait des risettes, mais tu ne dors point.

  Qu’à cela ne tienne, tu fais de superbes nuits, de 20h30 à 7h du matin, sans nous réveiller, sauf quant tu fais tomber ta sucette par terre entre les barreaux de ton petit lit et qu’il faut que je me lève, et que j’aille ramper dessous icelui pour la retrouver, puis aller dans la cuisine pour la nettoyer, la rincer, la désinfecter, bien la sécher pour ne pas que tu pompes de l’eau en même temps que tu t’acharnes dessus…

  Heureusement que ta maman a eu l’idée de génie d’acheter une sucette phosphorescente, qui s’allume vert la nuit, sinon on passerait des heures à courir après. Alors quand je vois une tache luminescente traîner par terre ou à l’autre bout de ton lit, en tous cas pas dans ta bouche, c’est qu’il faut que je me lève pour la remettre en place, sinon tu boudes, et tu boudes de plus en plus fort…

  Alors, est-ce que j’ai le choix ?

  Mais ton papa est aussi un pur génie, petite Gabrielle, et il a mis un grand drap de bain tout autour de ton lit, en attendant mieux, comme ça ta sucette ne peut plus tomber à terre, ce qui m’évite désormais de devoir déplacer ta poussette, et me glisser sur la froide tomette de la nuit pour aller quérir une sucette fantomatique sous un lit si petit que mes gros bras ne passent pas dessous le cadre en bois !

  En plus, nous évitons ainsi une stérilisation quotidienne de teuteuce, parce que bien entendu, tu ne veux que celle-ci et pas une autre, ma chère petite Gabrielle.

  Je crois que nous ferons bien, ta maman et moi, d’aller en acheter une deuxième toute pareille à la tienne, pour parer à tout incident grave qui pourrait tourner au drame familial, si nous n’y faisons pas attention.

  J’ai appelé ta mamie l’autre jour, et comme tu étais en train de gazouiller dans ton lit pendant ce temps, j’ai placé le téléphone à côté de ta petite tête et j’ai branché le haut-parleur. Tu as été bien surprise d’entendre une voix juste à côté de toi, alors qu’il n’y avait personne !

  Tu m’as regardé avec de gros yeux ronds, et quand tu as compris que c’était une voix qui s’adressait à toi, tu as rit et poussé des petits cris, ce qui a comblé de joie ta mamie, qui vit loin de toi, et qui a été très heureuse de pouvoir converser avec sa petite fille.

  Mamie a dit qu’elle allait tout de suite appeler tata Myriam pour lui annoncer qu’elle venait de discuter avec sa petite fille au téléphone !

  Même à 600 kilomètres de distance, tu sais rendre les gens heureux, petite Gabrielle…

  Tiens, quand je te disais que tu étais toute crispée des orteils lorsque tu buvais ton biberon…