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Les carnets de Gabrielle Novembre 2010

Publié le par Kitouf

 

 

  Et bien et bien et bien…

  Que voici long temps que je n’étais venu te voir, ma jolie petite Gabrielle. Mais comme toujours, le temps passe si vite et nous avons tant et tant de choses à faire que je n’ai quasiment plus une seconde à moi, sauf que j’exagère un peu, et que j’essaie de trouver une bonne excuse pour n’être pas venu te saluer plus tôt dans les pages de tes carnets, petite fille de moi.

  Mais que veux-tu que je te dise, petit amour de nous, tu grandis, de plus en plus vite, aussi vite que file le temps d’ailleurs, et tu deviens de plus en plus intéressante, à tel point que nous passons tellement de temps ensemble dans la vraie vie que d’une, je n’ai vraiment pas le temps de m’installer devant mon ordinateur, et que de deux, c’est beaucoup plus passionnant et palpitant de passer de vrais moments avec toi, petite Gabrielle, des moments magiques car tu évolues si vite et si bien, tu apprends si vite et si bien que nous découvrons presque chaque jour une chose nouvelle, toi et moi.

  Toi parce que tu es à peine au commencement de ta vie et que par définition toute chose est une découverte pour toi, et moi parce que je suis sidéré de constater à quel point tu comprends et assimiles tout ce qui t’entoure, et ce à une allure qui me ferait presque peur parfois.

  8 mois et demi aujourd’hui, petit bébé, c’est tout de même quelque chose, non ? Je ne t’ai pas vue grandir, ces huit premiers mois de ta vie, petite Gabrielle. Tout à l’heure, je te portais dans mes bras, et en passant dans la cuisine je suis tombé sur une photo accrochée au mur, une photo de toi et moi, quelques jours à peine après ta naissance, et tu faisais si petite, si minuscule, que tu tenais dans une seule de mes mains !

  Et aujourd’hui, tu pèses ton poids, je peux te l’affirmer ! Et il me faut bien plus que mes deux mains pour te porter maintenant. Et depuis que tu te tiens assise toute seule, et que tu sais te débrouiller avec tes jouets et ta sucette pour t’occuper dans ton parc, c’est tout juste si tu as encore besoin de nous, tes parents, pour vivre ta vie !

  J’en rajoute certes un petit peu, mais guère tout de même…

  Tiens, hier soir, alors que j’étais dans la cuisine en train de rêver devant le feu, ou bien en train de regarder Ratatouille à la télévision, je ne sais plus très bien, ta maman m’a appelé de notre chambre, où elle était en train de te changer. Donc je me suis levé et je suis allé vous rejoindre dans la chambre, me demandant ce qui pouvait bien se passer pour que je sois appelé de la sorte, et je t’ai vue, petite Gabrielle, allongée sur ton matelas à langer, à moitié nue, avec une chaussette à toi dans une main, et ta maman qui me demandait de bien observer la scène que tu nous jouais.

  Et bien, petit prodige de nous, avec ta petite chaussette rose à la main, tu n’essayais ni plus ni moins que de l’enfiler à ton pied ! Et oui, petite Gabrielle, avec ta chaussette rose à la main, tu nous regardais en faisant de grands sourires, et comme tu es capable (encore) de mettre tes pieds à hauteur de ta bouche, tu ramenais tes petits petons vers ton visage et tu tentais d’y enfiler la fameuse chaussette ! A croire que tu avais compris à quoi servait ce vêtement et que tu voulais te débrouiller toute seule !

  Ta maman en était toute ébaudie, et moi j’en ai perdu (momentanément)  l’usage de mon cerveau. Mais toi, petite Gabrielle, tu continuais à essayer d’enfiler ta chaussette (ce que tu n’as pas réussi à faire, je te rassure) comme si de rien n’était, et ça te faisait bien rire en tous cas.

  Tu es si observatrice, tu regardes tout, tu enregistres tout, petit amour de nous, que je ne suis qu’à moitié surpris par ce qui s’est passé hier soir. Combien de fois tu nous as vus enfiler tes chaussettes sur tes pieds, donc je comprends très bien que tu aies su faire cette association d’idées dans ta petite tête, et que tu aies tenté de reproduire toute seule ce que tu as dû observer souvent depuis bien longtemps déjà.

  Mais tout de même, te voir agir de cette façon à 8 mois et demi à peine, ça m’a fichu un coup, je peux te le dire ! Je ne sais pas si c’est un acte tout à fait normal pour ton âge ou bien si au contraire c’est un acte extraordinaire, parce que je n’ai pas de point de référence auquel me référer, mais en tous cas, ce que je peux te dire, petite Gabrielle, c’est que j’étais extrêmement fier de toi, hier soir, et ta maman aussi d’ailleurs, je crois bien.

  Mais bon, de toute façon, nous sommes toujours fiers de toi, petit trésor de nous. Alors ça ne change pas grand-chose, de manière empirique. Mais je crois que nous serons heureux de nous rappeler ce petit souvenir, dans quelques années, lorsque tu seras plus grande, plus âgée, et que tu voudras savoir comment tu étais quand tu étais un tout petit bébé. Il nous suffira de nous replonger dans les lignes de tes carnets, et tous les détails nous reviendront aussi aisément que si nous les avions vécus la veille.

  C’est bien pour cela que j’écris ces lignes, petit bébé de nous. Pour ne pas oublier, quand nos souvenirs seront trop vagues pour pouvoir te dire précisément comment les choses se sont réellement déroulées. Pour nous souvenir que tel jour où tu as parlé pour la première fois, il pleuvait ou bien il faisait beau, pour nous rappeler qui était présent la première fois que tu as mangé un petit pot, etc…

  Aujourd’hui déjà, il m’arrive de me replonger dans les pages de tes carnets, et de revivre des évènements que nous avons vécus ensemble, comme si nous y étions. Bien sûr que nous y étions, puisque c’est nous qui les avons vécus, mais je suis sûr que tu comprends ce que je veux dire. Et déjà aujourd’hui, je redécouvre des faits, des détails que j’avais oubliés, et que j’avais confondus avec d’autres, survenus un autre jour, etc…

  Notamment lors des premiers jours de ta vie, quand tu vivais bien au chaud dans le ventre de ta maman, petite Gabrielle. J’aime à parcourir de temps à autre nos souvenirs communs et me dire :

  « Ha oui, en effet, c’est bien ce que nous avons vécu, ce que nous avons ressenti à ce moment-là de note vie. »

  Enfin, voilà la raison de ces carnets, petite Gabrielle. J’espère en tous cas que tu les liras, quand tu seras plus grande, et que tu y prendras autant de plaisir que j’en ai eu à les écrire.

 

  Et ton langage alors ? Si on en parlait un petit peu, qu’en penses-tu, petite Gabrielle ?

  Et bien, tu ne cesses de parler, et tu évolues aussi beaucoup dans ce domaine. Voici plusieurs jours, voire plusieurs semaines, que tu dis « papa », et que tu dis aussi « mama », petite fleur de nous. Tu ne dis pas encore « maman », mais un beau « mama » clair et indiscutable, surtout quand tu as faim et que maman prépare ton biberon, et que tu attends et que tu t’impatientes, et tu pleures des « mama » à fendre l’âme, pauvre petit bouchon de nous.

  Tu nous fais vraiment de la peine, tu sais, quand tu pleures ainsi en attendant ton biberon, parce que nous savons qu’il y a une petite part de comédie là-dedans, et c’est pour ça que ton petit numéro nous fait aussi sourire, petite Gabrielle. Mais tu le fais tellement bien, que je devrais te filmer pour que tu voies à quel point tu es formidable dans ce rôle, petit bébé de nous.

  Et tes « ma-ma ! », « main-main ! », « ma-main ! » sont extraordinaires de sincérité, petite friponne de nous. Tu es géniale quand tu réclames ton biberon !

 

  Parfois je me dis, quand je t’observe et que je t’écoute faire tes « papa ! » et tes « mama ! », je me dis que comme tous les bébés du monde depuis que l’homme est homme, tu dis ces mots-là parce que ce sont les premiers que tu es capable de prononcer en tant que petit être humain qui est physiquement constitué tel que nous sommes constitués.

  « Papa » et « mama » sont des associations de sons faciles à faire, surtout quand on n’a pas encore la moindre dent dans la bouche, car le « p » et le « m » sont des consonnes labiales, c’est-à-dire qu’on les forme avec ses lèvres, et la voyelle « a » est la plus simple à prononcer quand on ne possède pas encore la langue.

  Et comme tu ne sais pas encore, petite Gabrielle, que tu es Française et que ta langue maternelle est le Français, les mots « papa » et « mama » appartiennent bien, du moins je crois, au langage universel de tous les bébés du monde. Sauf si à votre âge vous êtes capables de mémoriser les sons que vos parents vous font entendre et que vous êtes capables ensuite de reproduire ces sons que vous entendez. Je ne sais pas, il faudra que je me renseigne à ce sujet…

  Ceci dit, si une maman s’appelle une maman, et si un papa s’appelle un papa, et ce dans de nombreuses langues du monde, latines, anglo-saxonnes ou autres, et ce depuis nos racines latines et grecques et peut-être même bien plus avant encore, est-ce parce que ce sont les premiers mots qu’un bébé peut prononcer devant ses parents, et que les hommes ont alors adopté ces sons pour former les mots « papa » et « maman » pour se désigner comme tels devant leurs enfants?

  C’est une bonne question, tu ne trouves pas, petite Gabrielle ?

 

  Je ne sais pas encore quel est le vrai du faux dans tout ça, mais tout ce que je sais au jour d’aujourd’hui, c’est que ta maman est très, très, très fière quand elle t’entend l’appeler « mama », « mamain », ou bien encore « mainmain ».

  Maintenant elle n’attend plus qu’une chose, c’est que tu l’appelles « maman » pour de bon, petite merveille de nous.

  Et je crois que cela ne saurait tarder…

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