Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les carnets de Gabrielle Juillet 2010

Publié le par Kitouf

 

 

  C’est ma première visite, petite Gabrielle, pour ce nouveau mois déjà bien entamé. La chaleur est presque canicule, en ce début de juillet, mais tu tiens bien le coup, mon joli petit bébé !

  Il faut dire que nous prenons toutes les précautions nécessaires et imaginables, pour que ton petit environnement reste bien frais et supportable, ce qui fait que tu ne souffres point des fortes températures qui s’abattent sur nous depuis quelques semaines.

  Au contraire !

  Tu ne cesses d’évoluer, petite Gabrielle, et tu ne cesses de nous étonner, par tes aptitudes au langage, qui se développent un peu plus chaque jour, et par tes gestes qui deviennent de plus en plus précis, plus affirmés chaque fois que je prends le temps de t’observer.

  Tu manipules les objets avec tant de dextérité maintenant, qu’il n’est plus besoin de nous lever pour remettre ta sucette à sa place quand tu la perds, puisque tu le fais toute seule. Et que je te la retire de la bouche, et que je te la remets comme il faut à l’endroit, et que je pompe, et que je te la retire à nouveau…

  Pareil pour ton doudou, qui commence à en voir des vertes et des pas mûres, depuis que tu as pris le pli de passer par ta bouche tout objet inconnu ou connu qui passe à ta portée. Et ton doudou, le pauvre, a les oreilles et le nez bien humides, puisque tu n’as de cesse de le recouvrir de salive, dans tous les sens, à tel point que parfois il me faut l’essorer avant de te le rendre, tellement il est imbibé par toi, petit escargot de nous !

 

  Nous avons fait une brocante, l’autre jour, et ta maman a déniché un portique avec plein de gadgets qui se balancent et font du bruit, qu’on peut installer au-dessus de ton cosy, et avec lequel tu joues, intriguée que tu es par ces objets de plastique multicolores, petits jouets que tu tripotes, que tu observes, que tu fais tourner avec grand intérêt… C’est incroyable comme tu peux observer les choses qui t’entourent, et comme tu as l’air de vouloir comprendre ce qu’elles sont et à quoi elles peuvent bien servir.

 

  L’autre soir, ta maman faisait cuire des œufs dur, et tandis qu’ils cuisaient dans leur casserole d’eau bouillante, ils tapaient contre la paroi de la casserole, et toi, petite Gabrielle, tu étais dans mes bras, et tu tournais sans cesse ta tête vers ce bruit étrange que tu ne connaissais pas, et j’avais beau te faire des bisous ou essayer de te distraire, tu n’étais attirée que par ces petits chocs bizarres, alors nous nous sommes approchés de la plaque de cuisson, et doucement je t’ai penchée au-dessus de la casserole, et tu as regardé les œufs tressauter dans l’eau bouillante de longues minutes, comme fascinée par le spectacle qui s’offrait à toi.

  C’était vraiment amusant à observer, amusant et intéressant aussi, petite Gabrielle. Comme si tu voulais à tout jamais associer le bruit des œufs se cognant contre la casserole à leur image, pour ensuite ranger cette connaissance supplémentaire dans un coin de ton petit cerveau, qui évolue toujours et nous surprend de plus en plus, ta maman et moi.

 

  Hier, par exemple, nous sommes allés rendre visite à papi Lucien et à Joëlle, et nous voulions partir vers 15h, l’heure à laquelle tu devais boire ton troisième biberon de la journée. Comme nous avions encore quelques minutes devant nous avant que tu réclames, nous avons décidé de partir tout de suite et te donner ton biberon une fois arrivés à destination.

  Je t’ai donc installée dans ton cosy, et tu étais tout sourire. Mais quand j’ai voulu attacher ta ceinture de sécurité, dans le cosy, tu as été prise d’une colère subite et incroyablement violente, à tel point que sur le coup j’ai cru t’avoir fait mal par inadvertance !

  Mais non, car lorsque je t’ai prise dans mes bras, tu ne pleurais plus ; je t’ai remise dans le cosy, et dès que les ceintures de sécurité ont été fixées, tu as recommencé à pleurer !

  Et ainsi de suite deux ou trois fois de plus. Alors nous t’avons donné à manger avant de partir, et tu as englouti ton biberon sans demander ton reste !

  Alors je me suis demandé, et cela a été confirmé par ta maman : le fait de fixer tes ceintures de sécurité = départ en voiture. Et départ en voiture = biberon tardif. Tu nous as bien fait comprendre que tu voulais manger avant de partir, et c’était exactement ça !

  Tous les matins, nous fixons tes bretelles de sécurité (le mot bretelle est plus juste que le mot ceinture en ce qui concerne ton cosy) et tu sais maintenant par expérience que c’est pour grimper dans la voiture qui te mènera chez Nounou. Donc, hier après-midi, lorsque tu as senti qu’on te mettait tes bretelles de sécurité, tu as su que tu allais partir en voiture, et tu tenais vraiment (car décibellement proche de la vuvuzela) à boire ton biberon avant d’entreprendre un quelconque voyage.

  Incroyable, d’agir de la sorte, alors que tu n’as pas encore cinq mois d’existence, petite Gabrielle !

  Je suis encore tout estomaqué.

 

  Autre signe d’évolution : tu cherches de plus en plus à tenir ton biberon toute seule. Quand il est presque vide, bien entendu, et lorsque tu n’as plus très faim, seulement pour jouer avec. Tu mets la tétine en bouche, tu suçotes, tu la retires, tu bois un peu, et tu tiens le biberon, une main de chaque côté (avec le doigt de papa en bout qui sert d’appui tout de même).

  Biberon = bon repas, ça maintenant tu le sais. Quand nous en préparons un, tu suis maintenant d’un regard plus qu’intéressé toutes les étapes de préparation de ton bon lolo. De l’eau que l’on verse dans le biberon, du lait en poudre qu’on y ajoute, de la manipulation énergique nécessaire au bon mélange des deux, de la cuisson de celui-ci jusqu’à la pose de ton bavoir, tu ne rates pas une miette de l’opération, jusqu’à ce que, et ce en ne quittant pas des yeux une seconde l’objet du délice, la bouche grande ouverte, les yeux tout ronds d’impatience, tu enfournes la tétine et commence à engloutir le contenu du contenant tant désiré.

  Bref, tu sais parfaitement maintenant ce qu’est un biberon, et comment on le prépare…

 

  Qu’est-ce que tu peux gazouiller maintenant ! Tu ne gazouilles même plus, tu chantes tellement tu sais moduler les variations vocales qui sont en ta possession. De plus, tu maîtrises maintenant le son Gue, , etc…

  Et une consonne de plus à porter sur ton tableau de chasse.

  , c’est la première voyelle de Gabrielle, alors tu en es aujourd’hui à un petit tiers du parcours nécessaire pour pouvoir dire clairement ton prénom !

  Je m’avance certes beaucoup, mais que veux-tu, je ne peux m’en empêcher…

  Tu parles tellement que tu babilles même pendant que tu bois ton biberon. La tétine dans la bouche, tu cesses de pomper pour nous affubler de Gâââhhh et de Bfrfrfrfrfr et autres Euhhhahahahehehehahahha qui se balancent du ton le plus grave que tu puisses émettre au ton le plus aigu que tu puisses émettre.

  Et crois-moi que quand tu t’engages dans les aigus, nos pauvres oreilles parentales les entendent passer par là !

  Seigneur ce que tu peux monter haut ! Heureusement que nous n’avons pas de verres en cristal à la maison, sinon nous serions ruinés, ta maman et moi !

 

  Ta maman me faisait remarquer, il n’y a pas très longtemps, que tes gencives commençaient à blanchir. En effet, lorsque tu ris à gorge déployée, et cela arrive de plus en plus souvent, car un rien te fait hurler de rire, sans qu’on sache vraiment pourquoi, nous avons tout le loisir de contempler tes augustes gencives roses, qui maintenant se parent d’une légère ligne blanche, qui préfigure, du moins je le suppose, tes futures dents.

  C’est encore un peu tôt pour qu’elles commencent à sortir, mais enfin, je crois que nous sommes sur la bonne voie, et le fait que tu baves de plus en plus nous laisse penser, ta maman et moi, que la période « Gabrielle fait ses dents » n’est peut-être plus si éloignée que cela.

 

  Grande nouveauté : depuis quelques jours, disons plutôt depuis quelques nuits, pour être tout à fait précis, tu t’éveilles vers 4h du matin, comme  bien souvent, puisque tu te couches d’ordinaire vers 20h30 – 21h.

  Et que fais-tu, seule dans ton lit de bois blanc, à 4h du matin, depuis quelques nuits ?

  Tu chantes.

  Et oui, tu chantes, tu fais des gammes, des trémolos, des variations sur le même thème, tu fais des bulles de salive aussi, et tu essayes d’attraper tes petits pieds qui sont prisonniers de ta gigoteuse.

  Tout ça pour réclamer ta sucette qui s’est perdue quelque part au fond de ton lit, ou bien sous ton doudou, ou encore sous ta propre tête, petite Gabrielle.

  Alors, oui, petite précision : quand je disais tout à l’heure que tu n’avais plus besoin de nous pour remettre ta suce dans la bouche, c’est bien sûr  lorsque tu es installée dans ton cosy, ou bien sur ton tapis d’éveil, ou encore quand tu es dans nos bras.

  Il est évident qu’à 4h du matin, dans le noir le plus total, c’est plus difficile pour toi de mettre la main sur l’objet de tes (nos) nuits tranquilles.

  Mais veux-tu que je te dise, petite Calas de nous, chanter est un acte extraordinaire, et laisse-moi te dire aussi que tu chantes merveilleusement bien, petite Gabrielle, mais sache que papa et maman doivent se lever tôt pour aller au travail, le matin, alors si tu pouvais donner tes tours de chant un peu plus tard dans la matinée, nous t’en serions très, très, très reconnaissant, petite soprano de nous.

 

  Comment savoir si tu es vraiment fatiguée lorsque nous te mettons au lit ?

  C’est très simple, il suffit de te donner ta sucette. Si tu restes la tête bien droite ou si elle tourne vers la droite, c’est que tu n’as pas très envie de dormir, et nous pouvons nous attendre, ta maman et moi, à quelques sérénades et autres airs d’opérette pendant de longues et délicieuses minutes.

  En revanche, une fois la sucette en bouche, si tu pivotes aussitôt la tête vers la gauche, c’est que tu es fatiguée, et en général, trente secondes plus tard, tu dors comme le petit angelot que tu es, petite Gabrielle de notre cœur.

Commenter cet article