Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les carnets de Gabrielle Juin 2010

Publié le par Kitouf

 

 

  Hier soir, tu nous as fait un Pâ ! et un Peuh !, ma petite Gabrielle. Ta maman et moi étions présents, et nous avons entendu tous les deux la même chose, et d’un commun accord nous avons constaté que c’était la première fois que tu faisais un Pâ ! et un Peuh !, petit alphabet de nous.

  Ce qui porte ta gamme de consonnes à six, si je ne me trompe pas :

-Lâ, Leu, Lé…

-Gâ, Gueu, Gué…

-Bâ, Beu, Bé…

-Dâ, Deu, Dé…

-Pâ, Peuh...

-Et le R de Areu!

  Voilà qui élargit considérablement ta palette de sons et de combinaisons possibles, petite Gabrielle. Concernant les voyelles, on connaît le A, le E, le O maintenant, parfois le U, et quelquefois le Ou, quand tu es en pleine forme et qu’on ne s’y attend pas.

  Si je rajoute à tout ça des Pfrrrr, des Bfrrrr, des claquements de langue, des rires en cascades, des Mmmm de tristesse et toute une collection de bulles de salive, c’est toute une grammaire qui est aujourd’hui à ta disposition, pour t’exprimer à gogo, petite pipelette de nous.

  Bien sûr, tous ces sons différents sont arrangés dans un ordre bien précis, avec une intonation particulière, suivant ce que tu veux dire, petite Gabrielle, et tu sais te faire comprendre de tes parents, si tu as faim, si tu as rempli ta couche, si tu es fatiguée et que tu veux aller te coucher, si tu es au dodo mais que tu ne veux pas dormir, si tu te sens seule et que tu aimerais qu’on vienne te chercher, ou tout simplement quand tu as plein de choses à nous dire…

  Les bébés aussi possèdent leur propre langage, et la communication est possible entre un nouveau né et un adulte, même si parfois il y a quelques couacs, parce que les bébés, des fois, on jurerait qu’il ne leur manque plus que la parole pour se faire bien comprendre des grands.

  Mais chaque chose en son temps, petite Gabrielle. Le jour viendra, et il viendra vite, où toi et nous pourrons parler avec les mêmes mots, et ce sera une nouvelle étape de notre vie commune qui commencera, petit bébé.

  Alors profitons de tes premiers gazouillis et de tes premiers babillages, parce que c’est vraiment trop chouette à écouter. Et vu que ton papa parle comme toi, ou du moins qu’il essaie, vous vous comprenez bien, tous les deux.

 

  Pendant que j’écris ces lignes, tu es confortablement installée dans ton cosy, posé sur la table du salon, juste à côté de moi, et tu joues avec ton doudou, pas la souris rose avec laquelle tu joues dans ton lit, mais l’autre doudou, le rouge et vert, celui que tu as reçu pour ta naissance, qui est tout doux et surtout tout léger, ce qui te permet de le manipuler comme tu en as envie, et de le frotter tout contre ta joue, parce que tu dois aimer son contact.

  Là, en ce moment, tu essaies de mettre son oreille dans ta bouche pour le téter un peu, histoire de l’arroser de salive, peut-être pour le faire grandir un peu, je ne sais pas. Tu as un peu de mal à le mettre dans ta bouche, et tu pousses des petits Ha ! d’impatience, mais tu n’as pas l’air de désespérer, bien au contraire. Tu persévères, et surtout tu ne t’énerves pas et tu ne te mets pas à pleurer, petite Gabrielle.

  Ce que je retiens de ceci, petit bébé, c’est que maintenant tu sais tenir des objets dans tes deux mains, et tu sais les garder sans les faire tomber, c’est formidable, non ?

  A peine trois mois et demi de vie, et quels progrès tu as faits depuis que tu es sortie du ventre de ta maman !

  Et vive l’invention du pouce opposable !

 

  L’autre jour, je ne sais plus lequel, tu tétais ta sucette, et comme parfois tu la laisses tomber, tu pleures un peu pour nous appeler à la rescousse, et nous accourons pour te la remettre dans la bouche, petite Gabrielle.

  Sauf que depuis quelque temps, tu prends ta sucette dans la main et tu essaies de la remettre dans ta bouche toute seule. Tu as réussi une fois, ta maman et moi l’avons vu. Une autre fois, tu y es presque arrivée, petite fille de nous, et une autre, tu as remis ta sucette dans ta bouche, mais à l’envers, et tu pompais sur la coque en plastique bien trop grosse pour toi, plutôt que la tétine. C’était très drôle, mais tout de même, saluons l’exploit d’avoir pris ta sucette en main et de l’avoir remise dans ta bouche toute seule, petit bébé de nous.

  Je ne sais pas si c’est normal pour un bébé de ton âge, mais moi je reste pantois devant une dextérité si précoce.

 

  Ça y est, tu t’es mise aux biberons de 180ml, petite Gabrielle. Normalement, suivant les indications de la boite à lait, tu aurais dû t’y mettre depuis une quinzaine de jours déjà, mais comme je le dis toujours :

  -Nous ne sommes pas des machines, bon sang ! Laissons faire la nature !

  Et comme tu étais un peu malade ces derniers jours, et qu’il t’a fallu un peu de temps pour te remettre, le démarrage a été un peu plus long que prévu, mais bon, maintenant nous y sommes. Rien qu’aujourd’hui, tu en as bu trois à la suite, petite Gabrielle !

  Et le quatrième ne va pas tarder, d’ici une petite heure environ. Il faut voir comme tu as récupéré depuis que le muguet du nourrisson ne t’empêche plus de manger !

 

  Ce matin, j’ai assisté à un fait étonnant et amusant, petite Gabrielle. Ta maman te portait dans ses bras, et toutes les deux vous étiez face au grand miroir de notre chambre, et toi, petit bébé, tu te regardais dans la glace, en faisant de larges sourires à la petite personne qui se trouvait en face de toi, en parfaite symétrie, puis tu as tendu la main vers elle, et quand ta peau a touché la surface lisse et froide du miroir, tu l’as retirée aussitôt, un peu surprise et effrayée à la fois, puis tu as recommencé, encore et encore, et à chaque fois que ta main touchait le miroir, tu la retirais, puis tu as essayé d’attraper cette main qui s’approchait de la tienne en même temps que la tienne s’approchait d’elle, mais tu n’arrivais pas à t’en saisir, alors tu réitérais l’opération, mais tu n’as jamais réussi à tenir cette main dure et froide dans la tienne.

  As-tu compris que le petit bébé que tu vois dans le miroir et à qui tu fais de grands sourires, c’est toi, petite Gabrielle ?

  As-tu conscience déjà de qui tu es et ce à quoi tu ressembles ?

 

  Ta maman et moi avions un rendez-vous en ville ce matin, et comme ta mamie était partie trois jours dans la Sarthe, il n’y avait personne pour te garder, alors tu es venue avec nous, petit bébé de nous. Et tu as été sage, ce n’est pas croyable !

  Pendant tout le trajet, en voiture, et une fois arrivée en ville, baladée dans ton cosy, malgré le bruit et l’odeur des automobiles, tu n’as pas dit un seul mot. Et dans l’agence, avec la dame, pendant que ta maman et moi discutions et signions des papiers, tu es restée tranquille dans ton cosy, sans te plaindre une seule fois, et idem lorsque nous sommes rentrés à la maison. Tu as été merveilleuse, petite Gabrielle. Un vrai petit ange, comme le chante ton si joli prénom, petit amour de nous.

Commenter cet article