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Les carnets de Gabrielle Mai 2010

Publié le par Kitouf

  Aujourd’hui est un jour un peu particulier, ma petite Gabrielle, parce que ta maman, qui est restée auprès de toi depuis le jour de ta naissance, a repris son travail.

  Ce matin, elle s’est levée tôt non pas pour préparer ton premier biberon de la journée, comme elle le fait depuis trois mois et demi maintenant, mais pour se rendre à son bureau, qu’elle n’avait vu depuis près de six mois !

  C’est dire si c’est un moment important pour toute la famille !

  Pour ta maman d’abord, parce qu’après six mois d’arrêt il faut reprendre ses marques et se replonger dans un monde qu’elle a quitté et bien un peu oublié, pour toi aussi, petite Gabrielle, parce que tu as vécu ta première journée sans avoir ta maman constamment à tes côtés, et pour moi aussi, ton papa, puisque pour compenser l’absence de ta maman, j’entame aujourd’hui mon congé de paternité, ce qui fait que nous allons passer onze jours ensemble, toi et moi, mon joli petit bébé !

  Et les choses ont bien commencé. Tu t’es réveillée à 7h30 ce matin, et tu as bu ton premier biberon (presque) jusqu’au bout, et ensuite nous avons dépensé notre journée entre les tâches ménagères du quotidien, tes biberons, ton bain que tu as pris vers midi et que tu as apprécié à sa juste valeur, sans oublier notre promenade en poussette, sous le beau et grand soleil qui a inondé notre cher petit village cet après-midi.

  Je n’ai pas vu le temps passer, et pendant ce temps, ta maman faisait son travail à son bureau, et quand elle est rentrée ce soir, elle était tout heureuse de te retrouver, alors que tu regardais le tennis à la télévision, confortablement installée dans le creux des bras de ton papa.

  Elle était toute radieuse lorsqu’elle t’a prise dans ses bras pour te dire bonjour et te faire plein de bisous tout partout. Voilà ce qu’on ressent quand on passe la journée loin de sa petite Gabrielle, petite Gabrielle. Moi, je savais déjà ce qu’on peut ressentir à vivre de longues heures sans te voir, petit bébé, parce que ça fait déjà de nombreuses semaines que je vis cette situation, et maintenant, je m’y suis fait, je ne te le cache pas.

  Néanmoins, le plaisir de rentrer à la maison pour te voir et te prendre dans mes bras est toujours aussi intact (heureusement d’ailleurs car tu n’es âgée que de trois mois et demi seulement, alors si j’étais déjà lassé maintenant, je serais le plus mauvais de tous les papas du monde…) et ça vaut presque la peine de partir toute la journée pour éprouver la joie de te retrouver le soir.

 

  La maladie qui t’a gênée la semaine dernière est maintenant derrière toi, petite Gabrielle. Fini le muguet du nourrisson et le gros rhume qui l’accompagnait. Tu as bien encore un peu le nez bouché, mais rien qui nécessite la poursuite de ton traitement, petite enrhumée de nous. Tu dois en être fort aise, ma jolie petite fille, parce que je crois pouvoir affirmer sans me tromper que tu ne goûtais guère le physio marin qu’on injectait dans tes deux petites narines plusieurs fois par jour, pour permettre à ton nez de se déboucher, et à papa d’aspirer le trop-plein avec ton mouche-bébé.

  Tu es quitte aujourd’hui de tout ceci, petite Gabrielle, et tu as retrouvé ton plein appétit, à tel point qu’on a été obligé, ta maman et moi, de nous lever à 4h00 du matin deux nuits de suite pour te donner le cinquième biberon que tu réclamais à corps et à cris (enfin pas tout à fait à corps et à cris mais plutôt à corps et à Areu !..) !

  Du coup, tu as repris en un clin d’œil les bonnes joues qui avaient un peu disparu ces derniers jours, car comme tu ne buvais pas tes biberons entièrement, à cause de ton gros rhume et de tous les médicaments que tu prenais à heures régulières, tu avais un peu maigri, mais tout est rentré dans l’ordre maintenant.

  Tu remues et tu gigotes à qui mieux-mieux maintenant, comme avant, à tel point que tu nous donnes de sacrés coups de pieds, quand on change ta couche, des coups dans notre estomac, quand on se penche vers toi pour te faire un petit bisou sur le nez, tandis que tu as les cuisses à l’air et que tu martèles ton matelas de mousse avec une force incroyable !

  Parfois (souvent) tu frappes tellement fort ton matelas que j’ai l’impression que tu vas te briser les deux talons ! Ca fait des grands Boum ! sur la mousse, et toi tu rigoles de plus belle, insensible aux sensations que peuvent provoquer chez toi les coups que tu donnes. Je ne me vois pas m’occuper de toi alors que tu as les deux pieds dans le plâtre, petite Gabrielle, alors je t’en supplie, modère tes élans, sinon tu vas réellement finir par te faire très mal, petite pile électrique de nous !

 

  Tu commences à rire vraiment maintenant. Surtout quand papa fait le clown pour te faire rire. Tu ris à gorge déployée, à plusieurs reprises, et c’est vraiment drôle à observer. Mais ça ne dure encore pas très longtemps, car tu finis bien souvent par attraper le hoquet, ce qui met fin à notre séance de rigolade.

  Pire encore quand tu viens de finir un biberon, petite Gabrielle. Je ne raconterai pas la suite, afin de ne pas contrarier les âmes sensibles qui pourraient lire ces lignes, mais lorsque tu es prise d’une crise de fou rire après un biberon, mieux vaut se munir d’un grand bavoir et le garder à portée de main…

 

  Très drôle et très étonnant hier soir. Alors que tu réclamais ton dernier biberon de la journée, pile poil à la mi-temps du match de l’équipe de France contre la Tunisie, tu pleurais un peu pour nous faire comprendre que tu avais faim. En général, on reconnaît bien ton pleur de la faim, parce qu’il fait un peu comme ça :

  -Léééé ! Léééé ! Eulééééé !

  Et hier soir, ta maman te parlait en attendant que ton biberon soit chaud à point. Elle répondait à tes pleurs :

  -Tu veux du lait ? Attends encore trente secondes, et tu vas l’avoir ton lait.

  -Léééé ! Euléééé !

  -Oui, du bon lait, du lait. Du lait !

  Et là, tu as répondu du tac au tac à ta maman :

  -Deuléééé ! Deullléééé !

  Ta maman et moi nous sommes regardés, quelques instants interloqués, puis nous avons souri. C’était vraiment très drôle, on aurait dit que tu répétais ce que venais de te dire ta maman, et c’était si ressemblant qu’on s’est demandé une seconde si tu l’avais fait exprès ou non.

  Mais ne rêvons pas, tu n’as pas encore quatre mois, petite Gabrielle. Si tu maîtrises le langage à ce point à ton âge, j’appelle de suite le premier impresario que je trouve dans l’annuaire !

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