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Les carnets de Gabrielle Juin 2010

Publié le par Kitouf

 

 

   Sacrée Gabrielle !

  Nous sommes vendredi après-midi, il est 15h30, et tu ne veux toujours pas dormir. Non seulement tu ne dors pas, mais tu n’as quasiment pas bu ton biberon de 13h. A peine 60ml, alors que tu aurais dû en avaler 180.

  Alors que fais-tu, petite chipie ? Et bien, tu es installée dans le canapé, à côté de papa, et tu babilles et tu gigotes et tu joues avec ton bavoir et ta couverture polaire…

  Peut-être est-ce la chaleur qui t’indispose un peu. Je ne sais pas. Tu n’as pas l’air d’en souffrir, mais peut-être est-ce plus profond. En tous cas tu es bien agitée, mon pauvre petit bébé. J’espère que tu boiras mieux ton prochain biberon. Et j’aimerais aussi que tu dormes un peu, même blottie dans les grands coussins du canapé au lieu de ton lit, sinon tu vas être vraiment fatiguée ce soir, et du coup tu risques d’être bien énervée, et paradoxalement de ne pas trouver le sommeil avant une heure tardive de la nuit.

  En attendant, tu n’arrêtes pas de faire des bulles et des Pfrrrr ! et des Bfrrrr ! et des Blblblblblbl… ! Ce n’est pas très grave en soi, petite Gabrielle, parce qu’il y a du tennis à la télévision en fond d’écran, alors il n’y a pas besoin de son pour suivre. En tous cas, toi, ça a l’air de t’intéresser, le tennis. De toute façon, du moment qu’il y a une image qui bouge, ça à le don de te captiver, petite téléphage de nous.

  C’est vrai qu’il fait chaud aujourd’hui. Et même très chaud. Et on attend encore plus chaud et plus lourd pour ce week-end. Alors que faisons-nous, toi et moi, petit bébé ? Et bien, nous restons sagement à la maison, tous les volets fermés pour ne pas laisser entrer la chaleur, et nous restons dans le salon, la pièce la plus fraîche que nous ayons à notre disposition.

  Et non, pas de promenade en poussette aujourd’hui, parce qu’il fait vraiment trop chaud, et je ne voudrais pas que tu attrapes du mal, comme un coup de chaud ou bien une insolation, petite Gabrielle, même si tu es protégée par la capote de ta poussette, et que tu portes ton petit chapeau rose pour protéger ton petit crâne, qui a perdu beaucoup de ses cheveux ces derniers jours. Surtout sur les deux côtés, à tel point que tu ressembles à un petit Iroquois en ce moment. C’est très drôle, mais en même temps il faut bien reconnaître que cela te va très bien, petite squaw de nous.

 

  Maintenant que tu as compris que tu pouvais te saisir de presque n’importe quel objet avec tes deux mains, tu ne cesses de vouloir tout attraper, et tout tenir, petite Gabrielle. Cela a ses avantages, mais aussi ses inconvénients.

  Les avantages, c’est que je peux te donner un doudou ou un bavoir, et tu te tiens tranquille dans ton coin, à jouer avec cet objet que tu tiens dans tes mains, que tu tournes et retournes, que tu observes pendant de longues minutes, que tu tentes de mettre dans ta bouche, que tu inondes de bave…

  Non seulement tu es occupée, mais aussi tu t’éveilles aux objets qui t’entourent, et tu acquiers aussi de la dextérité.

  L’inconvénient, c’est que tu essaies maintenant de te saisir de ton biberon chaque fois que tu en vois un qui s’approche de ta bouche, et qu’au lieu de pomper sur ta tétine, tu es plus préoccupée par le maintien du biberon, que tu aimerais tenir toute seule j’ai l’impression. Mais comme tu n’as pas encore la force et l’adresse nécessaires pour le faire, il faut bien qu’on t’aide un peu. Alors que fais-tu, pour compenser ? Tu prends ton biberon et tu pousses avec tes mains, ce qui fait que la tétine ne cesse de glisser hors de ta bouche, et que parfois c’est la croix et la bannière pour te faire descendre une goutte de lait dans l’estomac !

  Deuxième inconvénient, c’est que tu as beaucoup de mal à te calmer ou à t’endormir sans ta sucette. Mais depuis quelques jours, comme tu sais prendre des objets dans tes mains, chaque fois que je te donne ta sucette, ton premier réflexe est de mettre la main dessus, de t’en saisir et de tirer un bon coup sec. Résultat : je suis quitte pour passer te voir toutes les deux minutes pour te remettre ta sucette dans la bouche, que tu retires aussitôt que j’ai quitté ta chambre, ou que j’ai le dos tourné.

  Tiens, en ce moment même, petite Gabrielle, alors que j’essaie désespérément d’écrire quelques lignes dans ton carnet du mois de juin, tu ne cesses d’enlever ta sucette de ta bouche, de la laisser choir à côté de toi, et tu gigotes et tu geins pour que je te la redonne. Ce qui fait que je n’arrive pas à aligner trois mots sans que tu viennes m’interrompre avec ta satanée sucette !

  Et encore, là je ne dis trop rien, parce que nous sommes en plein milieu de l’après-midi et que je suis en congé de paternité, alors on va dire que je suis là pour ça, et qu’il faut que je profite de tous ces instants passés avec toi, mais quand tu nous fais le coup à 4h du matin, et que pendant une heure tu ne cesses de nous faire tourner en bourriques, ta maman et moi, crois-moi que c’est une tout autre chanson, petite chipette de nous !  

 

  …Petite pause parce que tu as fait une jolie commission, petite Gabrielle, alors je vais aller te changer…

 

  Et nous voilà de retour. J’espère que tu vas être un peu plus calme et que tu vas enfin t’endormir, petite Gabrielle. Te revoilà allongée sur le grand coussin du canapé, mais même avec les fesses propres, tu n’as pas l’air d’avoir envie de te reposer… Je ne vais pas te remettre au lit tout de suite, parce que ça va bientôt être l’heure de ton prochain biberon.

  Comme tu grandis et que tu grandis vite, petite Gabrielle, nous sommes passés à la vitesse supérieure, au niveau des couches. Les couches premier âge commencent à devenir vraiment trop justes pour toi, mon pauvre bébé, parce qu’elles vont de 3 à 6 kg, et comme toi tu pèses maintenant entre 5,6 et 6 kg, il était temps de passer aux couches deuxième âge, qui vont de 4 à 9 kg.

 

  …Nouvelle pause dans le texte parce qu’après la couche pleine maintenant tu as faim, donc c’est l’heure du biberon. Tu as réclamé fort très fort mais finalement tu n’as bu que 100ml… Maintenant tu es au dodo et j’espère que tu vas enfin dormir un peu. J’ai branché mon talkie-walkie pour t’entendre si jamais tu avais un problème, petite Gabrielle…

 

  Alors je t’en ai mise une ce matin pour la première fois, et j’ai eu un peu peur lorsque j’ai retiré l’engin de son paquet :

  -Mais elles sont gigantesques ces couches !

  Je me suis pensé que tu allais nager là-dedans, pire encore qu’avec les couches premier âge quand on te les a mises pour la première fois, quand tu es sortie de la maternité. Tu faisais si minuscule dedans que je pensais que tout ce que tu allais mettre dans cette couche allait aussitôt ressortir par les côtés.  

  Mais non.

  Et ce matin j’ai eu le même sentiment. Quand je t’ai enveloppée de cette couche, je ne te voyais plus du tout ou presque derrière les scratches de fixation. J’ai eu l’impression, l’espace d’un instant, d’être revenu trois mois en arrière. Mais les énormes couches ont fait leur office, et je peux affirmer que rien ni personne ne s’est échappé par les élastiques latéraux.

  Tu pousses, mon petit bébé, et ce dans tous les sens du terme. Mais tes parents sont là pour gérer la situation, quelle qu’elle soit.

 

  Comme tu ne dors toujours pas, tu es revenue avec moi dans le salon. Tu as retrouvé ta place sur le grand coussin, et tu tètes ta tétine sans l’avoir enlevée.

  Ça y est, tu commences à t’endormir. Je ne vais pas faire de geste brusque, ni monter le volume de la télévision. Voilà, c’est fait. Tu es endormie. Je vais te quitter maintenant et te regarder voler au doux pays des rêves, mon joli petit bébé, qui m’a fait un si grand et si beau sourire avant de plonger dans les bras de Morphée.

 

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