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Mercredi 16 Décembre 2009

Publié le par Kitouf

  Bonjour ma petite Gabrielle,

 

  Aujourd’hui je ne te demande pas si tu vas bien, parce que je m’en doute fort, vu que ta maman a passé la journée devant la cheminée, qui brûle depuis 10 heures ce matin. Donc je suppose que toi aussi tu as passé ta journée bien au chaud, et que vous n’avez pas souffert du froid terrible qui s’abat sur tout le pays depuis quelques jours.

  Heureuses veinardes que vous êtes ! Vous n’avez pas à vous lever le matin, alors que le feu de la veille n’est plus que cendres et qu’il faut être bigrement courageux pour sortir du lit et se traîner jusque sous la douche, en attendant que l’eau veuille bien chauffer, qu’il faut y passer la main pour prendre la température avant de s’y faufiler.

  Ensuite, il faut sortir de la maison, démarrer la voiture, et lui laisser le temps de se réchauffer à son tour pendant qu’on gratte les vitres couvertes de givre, puis s’installer devant son volant glacé, passer les vitesses en posant la main sur le levier glacé, les fesses enfoncées dans le siège glacé, etc, etc, etc…

  Comme tu peux le constater par toi-même, ma jolie Gabrielle, ce n’est pas facile tous les jours de se rendre au travail, surtout en ce moment. Mais il ne faut pas oublier qu’il y a plus malheureux que nous, et bien des gens n’ont plus de travail et dorment dehors, et doivent affronter des situations bien pire que celle que je viens de te décrire, en espérant qu’au moins, cela t’aura fait sourire un peu.

  En tous cas, tout ce que je peux te souhaiter, mon joli petit bébé, c’est de bien profiter de ta situation et de ta position, car là où tu es, quoiqu’il arrive, tu ne risques pas d’avoir froid, et c’est tout ce qui compte pour nous à l’heure actuelle.

  Ceci dit, nous attendons de la neige pour cette nuit, et peut-être aussi du verglas, alors les choses risquent de se compliquer un peu demain matin, et peut-être bien que je ne pourrais même pas atteindre la voiture si le sol est verglacé et que je suis obligé de mettre des piolets d’alpiniste au bout de mes chaussures pour mettre un pied devant l’autre. Avec un peu de chance, je vais moi aussi passer ma journée de demain devant un bon feu de cheminée, en attendant que la sableuse municipale vienne dégivrer les routes du canton.

  De le neige, de quoi faire un gros bonhomme de neige, et aussi de la luge, pourquoi pas ?

  S’il en tombe cette nuit, j’irai en ramasser pour garnir les branches de notre sapin de Noël, qui scintille déjà de mille feux depuis quelques jours, et qui n’attend plus que les cadeaux, qui ne devraient pas tarder à garnir son pied. Cela fera une décoration éphémère, juste le temps de prendre une photo souvenir, pour te la montrer plus tard, quand tu seras grande.

  Je ne sais pas encore ce que va me rapporter le Père Noël cette année, parce que je ne sais pas si j’ai été assez sage pour recevoir un cadeau. On verra bien. Nous ne pouvons que patienter maintenant ; les jeux sont faits, et on n’y peut plus rien changer.

  Si le Père Noël décide que j’ai été assez gentil, je ne manquerai pas de te le faire savoir, ma jolie Gabrielle. Sinon, ben, je te le dirai quand même, il n’y a pas de raison.

  De toute façon, je suis un grand garçon aujourd’hui, et je ne serai pas si triste que ça si ma chaussette qui pendouille devant la cheminée, et qui sent un peu le roussi là tout de suite, n’est pas remplie de beaux joujoux, parce que je suis plus impatient d’être à mon anniversaire, à la fin du mois de janvier, parce que là, mon cadeau, et bien ce sera toi, ma petite fille !

  Je sais, je sais, tu ne devrais arriver qu’un mois plus tard, mais ce n’est pas grave, on fera comme si. Tu seras mon plus beau cadeau de tous les cadeaux du monde de la Terre, ma jolie petite Gabrielle, et puis de toute façon, nous avons une fâcheuse tendance à venir au monde un peu plus tôt que prévu, dans la famille.

  Moi qui t’écris, je suis né avec un mois d’avance sur le planning prévisionnel (je parle comme on parle de nos jours, mais en fait je voulais dire sur « la date prévue », mais que veux-tu, il faut vivre avec son temps), alors je ne serais pas étonné si toi, Gabrielle, tu faisais de même.

  Alors, si nous calculons qu’en théorie, tu devrais naître vers le 25 février, si je retire un mois, tu devrais arriver pile pour mon anniversaire, ce qui serait merveilleux, tu ne crois pas ?

  Bon, personnellement, je préfèrerais que tu arrives à terme, je serais moins inquiet pour ta santé, mais le docteur nous a averti :

  -Faites votre valise à partir du septième mois, parce qu’à partir de cette date, tout peut arriver, et il faut se tenir prêt(e), au cas où…

  Ce que nous avons fait. Donc je suppose que si d’aventure tu venais nous rendre une petite visite un peu plus tôt que prévu, ce ne serait pas si catastrophique que ça, puisque cette éventualité est prévue dans le cahier des charges des docteurs qui s’occupent des mamans qui vont avoir un petit bébé.

  Tu vois, je ne suis pas inquiet. Non, non…

  Bon, si je raconte un peu des bêtises, c’est pour te faire rire, ma belle Gabrielle, et c’est aussi pour évacuer mes craintes, vois-tu ?

  Bien sûr que tu vois, ne s’agit-il pas de toi, après tout ?

  Je sais que tu me comprends, mon beau bébé.

  (J’espère que tu apprécies le livre que ta maman est en train de lire, parce qu’elle est assise en face de moi et est plongée dans son histoire, que ça m’a tout l’air d’être passionnant…tu me raconteras quand tu seras là.)

  Voilà, je passais juste te faire un petit câlin, mon joli petit bébé. Je vais maintenant te laisser te reposer, et patienter jusqu’à 21 heures que tu te remettes à gigoter, tu me verras, j’aurai la main posée sur le ventre de ta maman. C’est notre occupation de la soirée, ce qui est bien plus amusant que la télévision !

  Allez, je te fais un gros bisou, ma belle Gabrielle, et ta maman aussi, et nous pensons fort à toi, et nous nous disons que le prochain Noël, l’année prochaine, tu seras avec nous et tu auras droit à ton premier cadeau de Noël !

  Mais seulement si tu es sage…

  A très vite, mon bébé.

  Papa et maman.

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