Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les carnets de Gabrielle Septembre 2010

Publié le par Kitouf

 

 

  Excuse-moi mon petit bébé si j’ai coupé court à notre dernier entretien épistolaire, mais j’ai dû faire front sans prendre le temps de me retourner.

  Je t’explique de quoi il retourne :

  Ce que je ne t’avais pas encore dit jusqu’à aujourd’hui, c’est que ton arrivée dans notre petite famille a chamboulé bien plus de choses que tu ne penses, ma petite Gabrielle. Alors, en plus d’avoir une petite fille aussi adorable que toi à notre table désormais, il nous a bien fallu, ta maman et moi, parer à des éventualités qui se sont imposées à nous, sans qu’on puisse rien y faire, petite chipie de nous. Car en outre de devoir te nourrir, il nous faut bien te loger également, car si tu dors dans la chambre de papa et maman pour le moment, les choses ne peuvent continuer ainsi ad vitam aeternam, petit bébé de nous.

  Et comme nous n’avons que deux chambres dans notre maison actuelle, nous avons décidé, ta maman et moi, il y a un peu moins d’un an de cela, d’acheter un terrain et d’y faire construire une maison, une maison à nous et rien qu’à nous, pour que tout le monde, papa, maman, Clément et toi, petite Gabrielle, ait sa propre chambre et puisse vivre et grandir en toute sérénité, tranquillité, avec tout l’espace dont chacun a besoin pour s’épanouir à son gré.

  Toutes ces belles et grandes phrases pour te dire que nous construisons une maison, petite Gabrielle, et ce à deux pas de là où nous habitons, et que les travaux, les vrais, ont commencé hier après-midi, avec deux jours d’avance sur le planning convenu, et c’est pourquoi j’ai dû lâcher mon clavier, pour préparer le terrain avant que les gros engins de chantier arrivent pour creuser l’énorme trou qui accueillera bientôt ta nouvelle demeure, et aussi ta nouvelle et première chambre à toi et rien qu’à toi, petite fillette de nous.

  Alors hier, toute la journée, avec Clément et maman, nous avons retiré du terrain tout ce qui pouvait gêner les ouvriers, comme le vieux grillage qui était encore accroché à d’antiques poteaux de béton qui étaient plantés dans le sol depuis au moins cinquante ans, petit bébé de nous !

  Plus les arbres qui nous empêchaient d’implanter notre maison comme nous le voulions, les vieilles souches et les arbustes à couper, nous n’avons pas chômé, hier toute la journée, sans compter la mauvaise herbe, les orties, les ronces, et les chardons hauts d’un mètre qu’il a fallu couper et regrouper avant que les engins ne viennent arracher tout ce qu’on ne pouvait pas faire avec nos petites mains et nos pauvres outils de petits bricoleurs.

  Papi Lucien est venu nous aider en apportant sa tronçonneuse, ce qui nous a fait gagner beaucoup de temps et d’énergie quand il a fallu couper des troncs gros comme ma cuisse.

  Mamie a fourni les outils pour couper les branches de moyenne taille, ce qui fait qu’hier, toute la famille a participé à cette première journée de travaux, et que tout le monde était là pour assister au premier coup de pelle, celui qui a arraché la haie de thuyas qui nous embêtait tant, petite Gabrielle.

  Bref, ce fut une bonne journée, une de celle qui reste gravée dans les mémoires, petit bouchon de nous.

  Mais enfin, après une longue journée riche en travail et en émotion, tout était près en fin de soirée, et notre maître d’œuvre a pu implanter les contours de notre future maison, et ce matin, à l’heure où je t’écris, un terrassier est assis dans son tractopelle et est en train de creuser un gros, un très gros trou dans notre terrain.

  Et voilà, petite Gabrielle, encore une nouvelle aventure qui commence grâce à toi. Tu es si petite, et pourtant, ta seule présence suffit à nous faire soulever des montagnes, à ta maman et à moi. Tu es une incroyable source d’inspiration et de volonté, petite merveille de nous, et rien que pour ça, et pour un milliard d’autres choses aussi, je te remercie d’être là et de vivre parmi nous, petit amour de nous.

 

  Et toi, pendant ce temps, que fais-tu, petite Gabrielle ?

  Et bien, c’est très simple, tu vis ta petite vie de bébé et tu continues d’évoluer, tranquillement, tout comme il faut. L’autre nuit, comme cela t’arrive de temps à autre, tu te réveilles et tu causes, toute seule, en chuchotant, pour ne pas réveiller papa et maman, et tu améliores ton langage. Et qu’as-tu dit, l’autre nuit, petit amour de nous ?

  « Papa ! »

  Et oui, petite Gabrielle, je ne sais pas si tu t’en es rendu compte, ni si tu l’as fait exprès, bien sûr, mais tes Da ! Da ! habituels sont devenus un Papa ! tout ce qu’il y a de plus clair, petit bébé de nous. Ça m’a fait bien plaisir, tu t’en doutes bien, même si je sais que tu n’as pas encore l’âge de savoir tout à fait ce que tu dis. Mais tout de même…

  En tous cas, je saurais que tu maîtrises la langue quand tu sauras dire « Maman », parce ça, c’est autrement plus difficile à prononcer, petite Gabrielle.

  Enfin, tu dis « papa », et c’est déjà super chouette, grande fille de nous…

  S’il te plait, ne grandis pas trop vite, laisse-nous profiter un maximum de toi, petite fille qui apprend et retient si vite les choses.

 

  Comme maintenant tu te tiens plus ou moins assise, avec l’aide bien sûr des mains de papa ou de maman pour t’empêcher de basculer sur le côté, tu aimes bien t’asseoir dans ta baignoire et clapoter l’eau du bain pour faire des vagues, et accessoirement éclabousser tout ce qui est à portée de jet, ce qui nous met de l’eau à peu près partout dans la cuisine et sur nos vêtements, petite Gabrielle.

  C’est pourquoi je t’ai acheté des petits canards de plastique jaune, toute une famille, la maman canard et ses deux petits canetons, comme ça, maintenant, tu joues avec tes petits canards, dans ton bain, comme le veut la tradition, car tous les petits bébés jouent dans leur bain avec des petits canards en plastique, et parfois mêmes des grandes personnes, mais ça c’est une autre histoire, petite Gabrielle…

  Tu as l’air de les adorer, tes petits canards, et ils sont rigolos, car quand tu les plonges sous l’eau, ils remontent aussitôt, et ça a l’air de bien t’amuser, petit baigneur de nous.

  Bon, nous avons toujours de l’eau qui éclabousse autour de nous, mais un peu moins tout de même, ce qui est une bonne chose pour tout le monde, en fin de compte. Mais du moment que tu joues bien et que tu y trouves un grand plaisir, c’est l’essentiel, et puis, il n’y avait aucune raison pour que ma petite Gabrielle n’ait pas aussi droit à ses petits canards jaunes en plastique !

 

 

Photo0560

Commenter cet article