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Les carnets de Gabrielle Juin 2010

Publié le par Kitouf

 

 

  Et voilà, c’est fait. Tu es chez Nounou, ma petite Gabrielle, et ça me fait tout bizarre d’être tout seul à la maison. Empiriquement, ça ne change pas grand-chose, parce que si tu étais là tu serais en train de dormir dans ta chambre, et moi dans le salon en train d’écrire dans tes carnets, petite fille de nous.

  Mais tout de même je sais que tu n’es pas là, et j’ai comme un petit pincement au cœur, qui ne veut pas s’en aller, même si je sais que chez Nounou tu es en de très bonnes mains, ma jolie petite fille.

  C’est aujourd’hui pourtant notre dernière journée ensemble, puisque demain je reprendrai mon travail. Alors pourquoi es-tu chez Nounou alors que je suis à la maison ? Tout simplement pour te mettre en confiance avec elle, et pour que tu ne sois pas trop perturbée lundi prochain, quand commencera ta véritable garde. Voilà, c’est tout simple.

  Alors me voici avec deux heures de libre devant moi, car je vais te récupérer tout à l’heure, avant que Nounou aille chercher ses autres enfants à la sortie de l’école. C’est une toute petite expérience, mais suffisante pour prendre contact avec ton futur deuxième foyer, petit bébé.

  Remarque, j’aurais pu en profiter pour allez faire les magasins, me promener, faire quelques courses, mais je préfère rester ici et écrire quelques lignes de plus dans tes carnets, petite Gabrielle, ce qui me permet, d’une certaine façon, d’être encore avec toi, mon tout petit bébé.

  Alors, si tu veux bien, je vais raconter un peu cette dernière journée vécue ensemble, journée qui est loin d’être terminée, et il faudra bien que je revienne vers tes carnets pour dire comment s’est passé ton après-midi chez Nounou.

  En attendant, voici un petit résumé de ce matin, entre nous, petite fille de moi.

 

  Je pensais pouvoir faire une petite grasse matinée, pour ma dernière journée de congé, mais tu en as décidé autrement, petite Gabrielle. A 7h15, tu étais pleinement réveillée et tu faisais le cirque dans ton lit, signe qu’il était temps pour moi de mettre un pied hors du lit et de préparer ton petit déjeuner, petite matinale de nous.

  Dont acte.

  Ta maman était en train de s’apprêter pour aller au travail, tout comme Clément d’ailleurs (mais lui c’est au collège qu’il va), et elle a été tout heureuse de te voir avant de partir. Tu as eu droit à tout plein de bisous, pendant que je faisais ton premier biberon de la journée, ensuite nous nous sommes installés dans notre fauteuil favori, toi et moi, et tu as bu tout ton lait, ou presque, petite Gabrielle. 150-160ml pour un biberon matinal, c’est très bien, petite gourmande de nous.

  Ensuite, j’ai changé ta couche, et comme tu étais encore fatiguée, tu es repartie au dodo pour finir ta nuit, petite veinarde de nous, tandis que moi, maintenant bien réveillé, je faisais une croix sur ma propre grasse matinée. Alors j’ai pris mon petit déjeuner à mon tour, puis en attendant que tu t’éveilles à nouveau, j’en ai profité pour terminer la lecture du roman que j’avais entamé l’avant-veille.

  Le timing était bon, puisque je l’ai fini au moment où je t’ai entendue m’appeler depuis le fond de ton lit, petit bébé. Alors je t’ai prise dans mes bras et nous avons joué ensemble quelques minutes, en attendant que ton estomac réclame sa pitance de 10h30. Mais comme j’ai remarqué que tu faisais une drôle de tête tandis que je faisais le pitre pour te faire rire, j’ai compris que tu étais concentrée et à l’œuvre pour emplir ta couche de manière consistante.

  Alors je suis allé te changer, encore, j’ai bien tout nettoyé, et j’en ai profité pour te masser un peu les jambes et le ventre avec du bon lait de toilette, parce que tu aimes ça, surtout étirer tes gambettes quand elles sont à l’air libre, pour te détendre et te dégourdir un peu, petite sportive de nous.

  Une fois fait, j’allais te donner à manger quand je me suis aperçu que j’allais oublier de te donner ton bain, Gabrielle !

  Alors hop !, rebelote, je t’ai déshabillée à nouveau dans la foulée, après avoir tout préparé pour ton bain et rempli ta baignoire d’eau bien chaude.

  Tout ce que j’espérais, c’était que tu n’allais pas réclamer ton biberon pendant que tu serais dans l’eau, parce que sinon bonjour la panique !

  Mais non, tu as été très sage, comme d’habitude. D’autant que tu aimes prendre ton bain maintenant, ce n’est plus une séance de torture comme autrefois, quand tu étais petite et que tu ne savais pas que le bain pouvait être aussi un moment de détente, de jeu et de complicité avec papa ou maman, suivant lequel des deux t’assiste dans tes ablutions, petit bébé de nous.

  Seulement, comme tu sembles prendre un grand plaisir à barboter dans ta baignoire, il nous faut prendre quelques précautions avant de te plonger dans la bonne eau bien chaude de ton bain. Par exemple, nous devons éloigner de beaucoup les bancs de bois faits par papi Lucien qui sont de chaque côté de la table de la cuisine, si nous ne voulons pas les retrouver imbibés d’eau à la fin de ta toilette, chère Gabrielle.

  Car ta plus grande joie, maintenant que tu apprécies le contact de l’eau, c’est de battre des pieds dans la baignoire exactement de la même manière que tu le fais lorsque tu es allongée sur ton matelas à langer. Tu clabousses tout partout, tu provoques des tsunamis à toi toute seule et tu fais des clabousses à n’en plus finir. Et le pire, c’est que ça a l’air de bien te plaire, de faire des tas et des tas de clabousses avec tes pieds, petite Gabrielle.  

  Alors je ne te raconte pas les litres et les litres d’eau qui volent partout dans la cuisine, et qu’on retrouve par terre, en flaques immenses sur le carrelage.

  La cuisine n’a jamais été aussi propre que depuis que tu aimes le bain, petite Gabrielle.

  Bref, après le bain, le deuxième biberon de la journée, puis un nouveau dodo, parce que là tu étais vraiment fatiguée après toutes ces émotions et tous ces excercices…

  De mon côté, j’ai déjeuné tranquillement, devant deux vieux épisodes d’Urgences, que j’ai pris en cours de route sur la TNT, et ça m’a fait bien plaisir de revoir ce bon docteur Ross, le docteur des enfants dans la série, et je me disais que si par malheur je devais t’emmener aux urgences un jour, ce serait chouette si c’était le docteur Ross qui prenait soin de toi.

  Je pense que ta maman serait tout à fait de mon avis, mais pour d’autres raisons, que je t’expliquerai quand tu seras plus grande, petit amour de nous.

 

  Ensuite est arrivée l’heure de te conduire chez Nounou. Tu étais sagement installée dans ton cosy, et j’ai chargé la voiture des quelques affaires que nous allons laisser chez Nounou pour toi la semaine prochaine. J’ai pris l’eau, le lait en poudre, un paquet de couche, un paquet de coton, ton sac de voyage avec ton bavoir, ta sucette, ton doudou, ta gigoteuse et tout et tout, je t’ai attachée dans la voiture avec la ceinture de sécurité, et enfin nous sommes partis chez Nounou, qui habite à… 200 mètres de la maison.

  Mais que veux-tu, petite Gabrielle, j’étais chargé comme une mule, et en plus il pleut dehors depuis ce matin, alors je n’avais pas très envie de faire le trajet à pied, avec toi dans la poussette et mes bouteilles d’eau sous le bras, sous la pluie en plus, et toi non plus j’imagine, alors oui, j’ai pris la voiture pour effectuer une distance aussi ridicule, et puis voilà !

  Alors nous sommes arrivés chez Nounou, j’ai déchargé la voiture, puis je t’ai portée dans ton cosy jusque dans la maison. Nounou t’a alors prise dans ses bras, et je lui ai donné quelques consignes pour qu’elle prenne bien soin de toi, que tu allais boire ton troisième biberon d’ici un petit quart d’heure, que tu avais impérativement besoin de ta sucette pour t’endormir, des choses de ce style.

  Toi, ma petite Gabrielle, tu étais dans les bras de Nounou et tu ne disais rien, mais tu me regardais avec dans ton regard une manière d’interrogation, et c’est à ce moment-là que mon cœur a commencé à se pincer, puis je t’ai fais un gros bisou, et j’ai vu ta petite bouche amorcer une petite moue de tristesse, alors je t’ai fais une risette et tu as souri au lieu de pleurer, et je suis parti vite parce que je ne voulais pas te voir triste de te retrouver avec une étrangère pour s’occuper de toi, avec plus de maman et plus de papa à tes côtés pour te rassurer si tu as peur, pour te nourrir si tu as faim, pour te changer si il y a besoin, pour te border si tu es fatiguée…

  Je suis remonté dans la voiture, et je suis rentré tout seul à la maison.

  Ceci étant dit, heureusement que Nounou habite juste à côté de la maison et que j’ai décidé de rester là à t’écrire plutôt que profiter de mes quelques heures de liberté, parce qu’une fois de retour à la maison, cette maison vide dans laquelle ne résonne plus les rires et les Areu ! de bébé Gabrielle, me sentant seul comme jamais j’ai envoyé un texto à ta maman pour la prévenir que tu étais enfin chez Nounou pour l’après-midi, et une minute plus tard, la sonnerie du téléphone a retenti, et je croyais que c’était ta maman qui voulait me faire un petit coucou, parce que mine de rien cet avant-goût de nounou est tout de même un évènement en soi pour notre petite famille…

  Mais ce n’était pas ta maman à l’autre bout du fil, non. C’était Nounou, qui m’appelait pour me dire qu’elle avait un problème avec Gabrielle. Mon sang n’a fait qu’un tour, et en une fraction de seconde, toutes les pires catastrophes possibles et imaginables ont défilé devant les yeux. La sueur coula sur mon front et mes quatre membres se mirent à trembler comme les branches d’un cerisier à l’heure de la récolte.

  Qu’est-ce qui avait bien pu t’arriver en si peu de temps, puisque j’étais rentré à la maison depuis cinq minutes à peine ?

  Et bien, ma chère Gabrielle, voici quel était le problème :

  -Je n’ai pas de biberon pour Gabrielle. Vous avez oublié les biberons dans le sac de voyage !

  Et flûte !

  Mes yeux se sont portés instinctivement sur le plan de travail de la cuisine, où tes biberons attendaient encore de partir avec toi chez Nounou ! Qu’est-ce qu’il peut être bête, ton papa des fois !

  Allez hop, j’ai raccroché le téléphone, rechaussé mes chaussures, démarré à nouveau la voiture et je suis reparti chez Nounou. Une minute plus tard, je lui remettais les biberons en mains propres, en m’excusant de mon étourderie. Nous avons bien ri, Nounou et moi.

  Toi, bébé Gabrielle, tu étais dans ses bras, et quand j’ai demandé à Nounou si tout allait bien, si tu n’avais pas pleuré, elle m’a répondu que non, que tu étais très sage, et que maintenant tu allais pourvoir enfin prendre ton troisième biberon de la journée…

  Je suis désolé d’avoir oublié tes biberons à la maison, mon petit bébé, mais comme je l’ai dit à Nounou, c’est l’émotion…

  Alors, comme je te le disais, ma petite amour de nous, heureusement que Nounou habite à deux pas de la maison !

 

   …Voilà, c’est bientôt l’heure. Je ne vais pas tarder à repartir pour aller te chercher, petit bébé. Je vais enfin te revoir, après deux longues heures de séparation. Me raconteras-tu comment ça s’est passé ? Je suis impatient de savoir, ma jolie petite Gabrielle…

 

  Et te voilà de retour chez toi, petite Gabrielle ! Home sweet home…

  Alors, ma foi, je crois que cette première garde chez Nounou s’est très bien passée. Tu as été très sage, tu as bu ton biberon dès 14h, et tu as bu comme à la maison. Ensuite, Nounou t’a mise au dodo, parce que tu t’endormais, et tu as eu un peu de mal à t’endormir, parce que tu étais dans un lit que tu ne connaissais pas, avec plein de nounours et d’objets autour de toi que tu n’avais jamais vus, alors tu as passé un certain temps à tout observer, puis tu as fini par sombrer dans le sommeil, avec ton doudou sur la tête, comme tu fais à la maison, petit bébé de nous.

  Puis tu t’es réveillée et Nounou a changé ta couche, et là tu as un peu pleuré, elle a eu un peu de mal parce que tu ne la connais pas encore très bien, puis aussi parce qu’il y avait des odeurs étrangères, et en prime il y avait deux petites filles, âgées entre deux et trois ans, qui étaient à tes côtés et voulaient jouer avec toi tout le temps pendant que Nounou s’occupait de toi.

  Je comprends que tu fus déstabilisée, mon pauvre petit bébé. Mais ne t’en fais pas, tu vas vite prendre tes marques, et tu seras très bien chez Nounou, avec les autres enfants, tu peux me faire confiance.

  La preuve, quand je suis arrivé, tu étais dans les bras de Nounou, et quand elle t’a posée dans ton cosy, tu as commencé à gazouiller et à babiller comme tu sais si bien le faire. Tu m’as fait un grand sourire lorsque tu m’as reconnu, puis tu as joué avec les deux petites filles, qui te touchaient les mains et te faisaient des petits bisous dessus, et toi tu souriais, petite Gabrielle, et tu gazouillais de plus belle.

  C’est pour ça que je me plais à croire que tout se passera pour le mieux lundi, pour ta première vraie longue journée chez Nounou.

  Tu es une grande fille maintenant, ma petite Gabrielle, et tes parents sont extrêmement fiers de toi, petit morceau de nous.

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