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Dimanche 03 Janvier 2010

Publié le par Kitouf

  Bonsoir ma petite Gabrielle,

 

  J’espère que tu vas bien et que tu as bien chaud, parce que le froid est retombé sur le pays, et ces températures hivernales nous incitent plutôt à rester devant le feu, à écrire à sa future petite fille, qu’à courir les chemins et se geler les oreilles !

  Mais bon, nous sommes tout de même sortis aujourd’hui, parce que malgré le froid, il faisait un temps superbe, avec un soleil éclatant et un ciel pur sans nuage, alors nous en avons profité, ta maman, Clément et moi pour aller rendre visite à papi Lucien et Joëlle pour leur souhaiter la bonne année, ce que nous n’avions encore fait, et partager la galette des rois, car ce dimanche, premier dimanche de l’année, est jour de fête, celui, selon la tradition chrétienne, où les trois Rois Mages sont arrivés en l’étable de Bethlehem afin de rendre hommage à l’enfant Jésus, qui venait de naître, si mes souvenirs de catéchismes sont exacts.

  Alors nous, petits chrétiens que nous sommes, pour commémorer cet acte de foi, chaque année, le premier dimanche de janvier, nous partageons une galette dans laquelle est cachée une fève, et celui ou celle qui mord dedans cette fève, en plus de se casser une dent, se ceint de la couronne du roi ou de la reine.

  Donc, étant cinq personnes à partager cet instant de plaisir et de religion, et pour contenter tout le monde, nous avons apporté deux galettes, une à la frangipane, et l’autre à la pomme. Et nous avons chacun, gourmands que nous sommes, mangé un morceau de chaque galette, parce qu’après tout, comme disait mon grand-père, c’est encore un gâteau que les Allemands n’auront pas !

  Ce doit être bien obscur pour toi, ma pauvre Gabrielle, mais je t’expliquerai la profonde signification de cette maxime quand tu seras en âge de la comprendre, lorsque je te ferai part de tes racines lorraines et de l’Histoire qui fut la sienne, et que tu portes pour moitié dans ton sang aujourd’hui.

  Mais revenons plutôt à nos galettes, si tu veux bien, ma jolie petite Gabrielle.

  Première part donc, et Clément caché sous la table de désigner le destinataire de chacune d’elle. Et c’est ta maman qui a eu l’honneur de mordre dans la première fève !

  Elle fut donc, et est toujours, la reine de la journée. Je me suis donc levé de table afin de la coiffer de la fameuse couronne, qui fait d’elle une personne royale jusqu’à la fin du jour.

  Puis, après une courte pause, deuxième galette. Puisqu’elle était là, devant nous, sur la table, autant lui jeter le même sort que la précédente, tu ne crois pas, ma chère et belle enfant ?

  Et rebelote. Clément sous la table, un peu vexé de n’avoir pas eu la première couronne, désigne les heureux destinataires de la deuxième galette, et plein d’espoir, revient parmi nous et enfourne sa part à belle dent, certain cette fois de sa bonne fortune…

  Et pan ! La fève revient une nouvelle fois à ta maman !

  La voilà une nouvelle fois reine de la journée, à quelques minutes d’intervalles, et derechef je me relève afin de ceindre à nouveau son auguste tête de sa deuxième couronne, mais étant déjà occupée par la première, je dus me résoudre à la poser sur la tête de…Princesse Gabrielle !

  Et te voilà, ma jolie Gabrielle, reine à ton tour avant que d’être née. Mais rien de plus normal, parce que pour nous, ça fait bien longtemps que tu es déjà une princesse, et le hasard, ou bien le destin, en la personne de ton grand frère, nous l’a bien confirmé aujourd’hui.

  Clément, voyant qu’il ne serait pas couronné aujourd’hui, a laissé tomber la fin de sa part, celle-ci n’ayant plus d’intérêt, pendant que ta maman et toi arboraient fièrement vos deux couronnes.

  Ma reine et ma princesse. Je ne peux rien demander de plus, ni éprouver le besoin de me conforter dans de fausses résolutions de début d’année, que je ne tiendrais pas de toute manière, puisque tout ce que je désire est là, sous mes yeux, avec moi à mes côtés à chaque instant de ma vie.

  Alors pourquoi aller chercher plus loin ?

  Mais nous ne sommes pas ici pour se poser ce genre de question, surtout un dimanche soir, dernier jour de vacances qui plus est. Nous sommes ici, ma belle enfant, pour te féliciter d’avoir gagné ta première couronne de princesse de galette des rois, et je sais bien que ce ne sera pas la dernière, loin de là.

  Et pour que tu conserves un souvenir ému et éternel de ce moment de bonheur familial, je te joins, pour une fois, une photo de ta maman et toi, avec vos deux couronnes de reine et de princesse.

  Tu excuseras, je l’espère, la qualité de la photographie, mais je l’ai faite avec mon téléphone portable, et la lumière n’était pas très bonne. Mais l’essentiel y est, c’est-à-dire vous deux, les deux plus jolies jeunes filles que je connaisse, réunies sur la même photo, ma reine et ma petite princesse, qui me tarde tant de tenir dans mes bras.

  En attendant, nous mettons ta petite couronne de carton bien de côté, et nous te l’offrirons lorsque tu seras enfin parmi nous.

  Que de choses nous avons déjà à faire ensemble, tu ne trouves pas, mon joli petit bébé ?

  Encore quelques semaines de patience, et nous pourrons enfin concrétiser tous les rêves et toutes les envies qui dorment en nous et qui ne demandent qu’à éclore, éclater de toutes leurs splendeurs à la face du monde !

  Voilà les nouvelles du jour, ma jolie Gabrielle. Bien sûr, pendant ce temps, toi tu continues de bouger et de remuer, surtout le soir, et c’est drôle de voir le ventre de ta maman se déformer au rythme de tes mouvements. Mais je dois dire que dans l’ensemble, tu es une enfant calme, et que si ta maman se sent bien fatiguée ces derniers temps, ce n’est pas à cause de tes incessantes galipettes.

  Tu dois tenir de ton papa, de ce côté-là du moins. Si tu es aussi calme que moi, nous irons bien ensemble, tous les deux. Sinon, si d’aventure tu te révèles une chipie de premier ordre, et bien saches qu’en plus d’être calme, je suis d’une nature très patiente, alors je crois que malgré tout, nous arriverons à bien nous entendre, toi et moi.

  Bon, il est temps pour moi de te laisser tranquille maintenant, car tu dois bien te reposer. Les vacances sont terminées, et demain, la vie reprend son cours. Ta maman va se retrouver seule à la maison, et j’espère qu’elle va en profiter pour bien se reposer elle aussi.

  Je te fais de grosses bises, ma jolie Gabrielle, et je te dis à très bientôt.

  Nous t’aimons tous très fort.

  Papa et maman. 



Photo0094 

Ps : tu préfères la galette à la frangipane ou la galette aux pommes ?

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