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Mercredi 09 Septembre 2009

Publié le par Kitouf

  Bonjour ma belle petite fille,

 

  J’espère que tu vas bien et que je ne te dérange pas trop. Je viens de finir de déjeuner, et je pensais bien prendre un peu le soleil avant de reprendre mon travail, car il devait faire beau toute la semaine, et comme la météo se trompe de plus en plus régulièrement, il fait tout gris dehors. Je profite donc de ce lourd passage nuageux pour venir te rendre une petite visite et prendre de tes nouvelles.

  Te voilà âgée de quatorze semaines maintenant, et ta maman m’a dit hier soir que tu mesurais à présent près de 17 centimètres, ce qui signifie que tu a doublé de taille en à peine un mois ! Je me permets de te féliciter, mon beau bébé, et de tout mon cœur, qui plus est. Mais peut-être devrais-je dire à présent mon « grand » beau bébé ?

  Non, n’exagérons pas non plus. Cependant, et toujours selon ta maman, qui surveille d’un œil attentif tous les progrès de ton développement, tu prends dans son ventre la place d’une noix de coco, ce qui est déjà assez impressionnant, quand on y pense.

  Il se trouve, par le plus grand des hasards, que nous avons justement une noix de coco à la maison, et ce depuis le début de l’été.

  Je l’avais achetée en pensant régaler la famille de son lait et de sa chair, comme Tom Hanks dans « Seul au monde » (encore un film que je dois te faire découvrir, surtout si tu as besoin un jour de faire un bon feu et que tu as oublié tes allumettes). Et donc, cette fameuse noix de coco, une fois en main, se posait le problème de la fracasser selon la tradition, afin d’en récolter le fruit, mais comment s’y prendre ? Avec une scie, un marteau, une masse, une lime à ongles ? Rien ne me satisfaisait. Clément se serait bien porté volontaire, car il possède toujours beaucoup de théories à propos d’un tas de sujets divers et variés, mais finalement il m’a laissé le soin de m’occuper moi-même de cette noix de coco, ce qui fait qu’aujourd’hui, elle sert d’ornement principal à plein temps dans notre panier à fruit.

  Voilà pour l’histoire de la noix de coco. Donc, il parait qu’à ton âge, tu tiens, recroquevillée bien sûr, dans une noix de coco. J’ai donc pris celle que nous possédons (et que tu verras sûrement un jour de tes propres yeux) afin de la soupeser, et d’imaginer un petit être à l’intérieur…17 centimètres, c’est vrai que tu n’es pas bien grosse encore, ma jolie petite fille, mais tout de même. Et là, je te l’avoue, je n’ai pu m’empêcher de tenter l’expérience de glisser la noix de coco sous mon t-shirt pour « connaître », ou tenter de connaître, l’espace de quelques secondes, la sensation de porter en soi, dans son ventre, une petite chose aussi grande qu’une noix de coco…

  Et bien, mon doux bébé, c’est déjà un phénomène remarquable, tu peux me croire. Evidemment, je me suis reporté ensuite sur le ventre de ta maman et je l’ai bien observé. Dans les rondeurs de son abdomen, un peu sous le nombril, tu es là, haute de 17 centimètres, pesant quelques grammes à peine, et tu vis, tu te nourris, tu respires, tu grandis, et tu trouves toujours ta place.

  Et ta maman te garde bien au chaud, dans son corps, et celui-ci se transforme et se modèle à mesure que tes besoins vitaux prennent de l’importance. Et son corps s’adapte, et quand je la regarde, comme ça, à la dérobée, son profil qui mue un peu plus chaque jour, je me demande alors :

  « Mais comment fait-elle ? »

  C’est une question qui demeure sans réponse, mais qui n’en demande pas. C’est le genre de mystère qui ne doit pas être dévoilé, mais seulement savouré, et il doit se vivre pour ce qu’il est.

  Peut-on savourer un mystère ? Dans ce cas, oui.

  C’est un spectacle dont je ne me lasse pas, et j’en profite car malgré tous mes efforts et tous mes espoirs, c’est un spectacle qui aura une fin, et même une fin programmée…mais quelle apothéose nous réserve le bouquet final de cette unique et magique représentation ! Le mot « fin » de ce spectacle, ce sera ton arrivée parmi nous, ta vie qui commencera « pour de vrai » entre nous, ta maman, ton frère et moi, ton papa.

  Le mot « fin » de ce spectacle là sera aussi le premier mot de ta nouvelle vie, le premier cri de ta future existence, celui qui te révèlera enfin à nous, nous qui attendons ce moment avec une joie si grande, si belle…

  Voilà, ma jolie petite fille, le soir est tombé et la nuit enveloppe lentement la maison. Il est temps pour moi de te laisser, car tu dois être fatiguée de tous ces efforts que tu as fournis pour pousser aussi vite. Ta maman te ressent un peu plus chaque jour, et tu réclames encore de la place. Je vais maintenant partir pour de bon, du moins avec les mots, car ta maman est assise à mes côtés, et je vais pouvoir maintenant poser mes mains sur son ventre pour te tenir un peu plus chaud, et penser très fort à toi.

  Je t’embrasse fort, mon beau bébé, ta maman également, et je te dis à très bientôt.

  Bises.

  Ton papa.

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