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Mercredi 02 Septembre 2009

Publié le par Kitouf

  Bonjour jolie petite fille,

 

  Voilà deux jours que je n’ai pris le temps de prendre la plume pour te parler. Comme promis, je t’ai laissée un peu tranquille pour que tu puisses concentrer toute ton énergie à ton développement, qui progresse de jour en jour, je peux te l’affirmer.

  Nous ne pouvons encore te voir bouger, mais nous pouvons sentir, sous nos doigts, une poche dure qui grandit et grossit chaque fois que nous la caressons. Nous savons que c’est là que tu vis, que tu expérimentes tes premières impressions et tes premiers sentiments, et quand je regarde le ventre de ta maman et que j’essaie de t’imaginer à l’intérieur, je me dis que c’est tout de même extraordinaire d’observer un être humain prendre vie dans le corps d’un autre être humain.

  Pour moi, ce n’est que le fruit d’une réflexion, comme ça, intuitive, passagère, mais pour ta maman, c’est un travail constant que de te porter en elle, vingt quatre heures sur vingt quatre, à chaque instant de sa vie, de son quotidien, dans ses tâches les plus banales de la journée aux grands moments émotionnels qu’elle peut connaître de temps à autre, comme par exemple la rentrée en 6ème, hier, de ton grand frère Clément ou un but de Yoann Gourcuff pour les Girondins de Bordeaux…

  Il faut dire que de vivre cette expérience en vrai et en direct me fait comprendre beaucoup de choses, que peut-être j’avais un peu de mal à évaluer quand je n’étais pas directement concerné par la question. En bref, et je te la fais courte : avant d’être papa.

  Par exemple, je comprends mieux maintenant le lien qui peut unir une mère à son enfant, du fait de l’avoir porté pendant neuf mois en elle, chose que nous, les papas, malgré toute la volonté du monde et peut-être bien une évolution scientifique que je n’aimerais néanmoins pas expérimenter, ne connaîtrons jamais.

  Et c’est bien dommage, même si le lien qui nous unit, toi et moi, est déjà extrêmement fort, puisque je ne peux m’empêcher de venir te rendre visite alors que tu n’es pas encore parmi nous !

  En tous cas, j’ose espérer que tu prends autant de plaisir que moi à nos petites conversations impromptues. Oui ? Comme tu es gentille, ma douce petite fille…

  Mais revenons, si tu le veux bien, à des choses plus simples et plus quotidiennes.

  Donc, la rentrée des classes. Ton frère est entré hier en 6ème, comme je te l’ai signalé quelques lignes plus avant, et les choses se sont bien passées, il faut croire. En tous cas, il en est revenu avec les meilleures intentions du monde, et ce n’est déjà pas si mal. La première journée a fait bonne impression, et même s’il est vrai que le changement est plutôt radical entre l’école primaire et le collège, Clément à l’air de s’être bien conformé à ce nouveau mode de vie et d’apprentissage qui l’attend. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à attendre ses premiers mois d’étude pour constater si les résultats seront à la hauteur de nos attentes.

  Mais il n’y a pas de raisons, n’est-ce pas ?

  Ceci dit, un autre sujet me tarabuste ces derniers jours : avec la fin de l’été qui approche et l’automne qui commence à pointer le bout de son nez, nous entrons dans une période délicate de l’année, celle que ta maman déteste le plus au monde, celle ou les araignées viennent se réfugier dans les maisons.

  Et je ne te parle pas des petites bébêtes innocentes qui tissent une toile miniature au coin des façades, non, mais bel et bien de ces énormes araignées noires, ces araignées des blés, que l’on retrouve au matin dans l’évier de la cuisine, dans la douche  ou dans le tambour de la machine à laver (rien que des endroits humides) ou bien qu’on croise le soir alors qu’elles traversent à toute vitesse le salon, et qu’on détecte du coin de l’œil, surtout ta maman, une ombre furtive qui file sur le carrelage tel un monstre sanguinaire prêt à se sustenter de chair humaine…

  Ta maman bondit d’un mètre chaque fois qu’elle en voit une, alors je me dis que tu dois le ressentir, là où tu es, surtout si son cœur se met à battre à toute allure. Et toi, est-ce que tu as peur des araignées ?

  J’espère que non, parce que je passe mes soirées à pourfendre l’animal au fond de son repère, et je suis épuisé ! Quand tu seras avec nous, c’est toi qui te chargeras de la sinistre besogne, attraper les octopattes avec un « sopalin » et les jeter dehors, jusqu’à ce qu’elles reviennent, et ceci inlassablement jusqu’aux premiers grands froids de l’hiver, où là, mystérieusement, elles disparaissent aussi promptement qu’elles étaient apparues.

  Voilà mon petit ange pour les nouvelles du jour. Je vais te laisser, maintenant, penser à tout ce que je viens de te dire.

  Mon ange, c’est nouveau, oui je sais, mais peut-être pas innocent. Un indice à propos de ton prénom ? Qui sait…

  Je te fais de gros bisous, mon beau bébé, et je pense fort à toi.

  Ta maman et moi t’embrassons gros comme ça.

  A très vite.

  Papa et maman et Clément.

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A
gabrielle ! lol   c'etait un ange, mais masculin ! mais ca peut etre feminin......
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