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Les carnets de Gabrielle Février 2010

Publié le par Kitouf

 
 
Tout le monde dort. Je suis seul devant mon traitement de texte, seul avec ma tasse de thé, et je pense à toi, ma petite Gabrielle. Je ne vais pas tarder à venir vous rejoindre, ta maman et toi. La nuit dernière a été plus difficile que les précédentes, parce que ta maman s’est levée deux fois pour te donner le sein, et entre tes deux repas tu as eu du mal à t’endormir. Sans doute quelques douleurs au ventre qui te gênaient et t’ont gâché le sommeil.

  Tu n’as cessé de réclamer ta tétine, et chaque fois que tu l’avais en bouche, tu la laissais tomber sur ton matelas, et bien évidemment tu recommençais à pleurer. Je me suis levé deux ou trois fois pour essayer de te calmer, et donc je me suis réveillé plusieurs fois cette nuit. Et ma journée de travail en a un peu pâti. C’est surtout à cause de la chaleur qui règne au bureau, ma pauvre enfant.

  Comme je te l’ai déjà dit, chaleur plus fatigue ne font pas bon ménage. Mais j’accepte volontiers mon sort, qui est loin d’être le pire de nous trois, ma belle enfant. Et puis les réjouissances ne font que commencer, petite Gabrielle, elles ne font que commencer, oh oui…

  Comme chaque jour, j’ai été très heureux de rentrer à la maison ce soir. Non seulement à cause de la tempête qui sévit dehors, mais surtout pour te voir, et faire un gros bisou à ta maman, qui ne cesse de s’occuper de toi, toute la journée.

  Tu dormais ce soir, quand je suis rentré. En fait, non, tu ne dormais pas, disons plutôt que tu t’agitais dans ton lit, les yeux fermés, parce que l’heure de la tétée approchait, et que ton petit estomac commençait sûrement à se rappeler à tes bons offices. Je t’ai regardée quelques minutes faire tes petites minauderies, et j’ai pris grand plaisir à voir ta petite figure passer du sourire à la colère, de la consternation à l’étonnement, de la surprise au dépit…

  Tout un tas de sentiments que tu éprouves déjà sûrement, mais dont tu ignores encore le nom. Il n’empêche que tu possèdes déjà une sacrée palette d’expressions différentes, et c’est parfois très drôle de te regarder nous mimer toutes les joies et les tourments de l’âme humaine en un tournemain, et le plus naturellement du monde.

  Le quotidien des adultes rapporté à l’innocence d’un aussi petit bébé ne peut que prêter à sourire, ma belle enfant. Alors nous en profitons, ma petite fille, mais nous ne nous moquons pas de toi, loin de nous cette idée. Disons que nous prenons tout le bonheur que tu nous apportes, petite Gabrielle, sous quelque forme qu’il soit, voilà tout.

  Tu es à croquer quand tu nous gratifies de tes petites grimaces, alors pourquoi nous en priver ?

  Aujourd’hui j’ai couru les magasins pour te trouver une gigoteuse, parce que tu as sali la tienne ce matin, et que nous n’en avions pas de rechange, pauvres de toi ! Tu dors dedans en ce moment même, et je crois qu’elle te plaît bien, qu’elle te tient bien chaud, parce que je n’entends rien depuis deux heures maintenant.

  Tu vas bientôt te réveiller pour ton dernier repas de la journée. Je ne sais pas si je vais aller me coucher avant ou si je vais attendre que tu t’éveilles pour avoir la joie et le plaisir de te tenir dans mes bras et de te faire un tas de gros bisous encore une fois, parce que je n’ai pas eu le loisir de profiter de toi aujourd’hui autant que je l’aurais voulu. Mais que veux-tu, petite Gabrielle, on ne fait pas toujours ce qu’on veut, et c’est bien dommage.

  Mais comme ta maman te donne beaucoup de temps et d’énergie, je l’aide du mieux que je peux quand je rentre le soir à la maison, alors pendant qu’elle te nourrissait ce soir, je me suis occupé des tâches ménagères, parce qu’avoir un bébé à la maison ne signifie pas qu’il faille négliger le reste de la maisonnée.

  Car il faut bien que tu saches que toi, petite Gabrielle, aussi minuscule et menue et belle et agréable et gentille et attachante et pleine d’amour que tu soies, tu n’en demeures pas moins une source gigantesque de travail et d’attentions supplémentaires diverses et variées. C’est pourquoi je n’ai pas eu beaucoup de temps à te consacrer ce soir, et comme tu avais grand besoin de dormir, je ne t’ai pas beaucoup vue aujourd’hui. Ton bien-être avant tout.

  Mais j’ai tout de même assisté à ton bain ce soir, petite Gabrielle, et comme d’habitude ce fut un véritable concours de chant lyrique. Mais il faut bien avouer que tu étais plus calme que les jours précédents. Je crois que tu commences à prendre goût à ta petite séance quotidienne de soins, de massages, de prise de vitamines, de grand nettoyage du jour. Il n’empêche, lorsque tu cries à pleins poumons comme tu le fais, tu deviens rouge comme une pivoine en deux secondes à peine, et des pieds à la tête qui plus est, et c’est très impressionnant, petite Gabrielle !

  Et puis, dès que tu es lavée, séchée et habillée de propre, comme par enchantement, tes cris cessent aussi vite qu’ils avaient commencés, et ta peau redevient aussi rose qu’avant l’heure de ta toilette. C’est très drôle, quand on y pense. Même si je n’aimerais pas que tu te mettes un jour en colère contre moi, petite Gabrielle.

  Bigre !

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